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Le président de la CSEM dénonce le double discours du ministre de la Langue française au sujet des écoles publiques anglophones

Stephane playing cello
Montréal - mardi, mai 21, 2024

La Commission scolaire English-Montréal (CSEM) s’insurge contre les commentaires du ministre de la Langue française, Jean‑François Roberge, qui s’en prend de manière injustifiée aux commissions scolaires anglophones.

Les propos de M. Roberge la semaine dernière sont d’autant plus étonnants que, lorsqu’il était ministre de l’Éducation dans le précédent mandat de la CAQ, son administration avait émis une directive pour que la CSEM réduise le nombre d’heures consacrées au français dans les écoles offrant le programme d’immersion. « Que M. Roberge ignore les faits ou qu'il soit de mauvaise foi, de telles déclarations sont indignes d'un élu, et encore plus d'un ministre, a déclaré le président de la CSEM, Joe Ortona. Sa position a-t-elle changé? N'était-il même pas au courant de la lettre qu'il a signée? »

M. Roberge a affirmé que les cégeps ont du mal à appliquer la Loi 96, loi sur la langue française au Québec. Il a ajouté que les commissions scolaires anglophones doivent redoubler d'efforts pour améliorer la qualité du français de leurs diplômés de l'enseignement primaire et secondaire avant qu'ils n'intègrent le réseau de l'enseignement supérieur.

« De plus, en ce qui concerne la qualité de l’enseignement du français dans le système anglophone, le ministre n’a pas fait ses recherches, a indiqué M. Ortona. La qualité du français offert à nos élèves se reflète dans les résultats officiels du ministère de l'Éducation. Les élèves de notre commission scolaire qui passent l'examen de français de fin d'études secondaires obtiennent de meilleurs résultats que les élèves du secteur francophone qui passent le même examen. Il devrait avoir honte! Il s’agit d’un fait documenté qu’il est censé connaître en tant qu’ancien ministre de l’Éducation. Il est inadmissible qu'il puisse l'omettre intentionnellement afin de tromper délibérément le public sur la qualité du français enseigné dans les écoles anglaises. » 

M. Ortona a souligné qu'il est de plus en plus frustrant de voir M. Roberge continuer à faire des Québécois d’expression anglaise des boucs émissaires et à se servir de nous pour marquer des points politiques à bon marché. Pour ce qui est des commissions scolaires publiques anglophones, M. Ortona a ajouté que le ministre n’a pas mis les pieds une seule fois dans une école publique anglaise pendant les quatre années où il a été ministre de l’Éducation. Par contre, a affirmé M. Ortona, le ministre des Finances, Éric Girard, ainsi que les chefs des trois principaux partis d’opposition, Marc Tanguay, Paul St-Pierre Plamondon et Gabriel Nadeau-Dubois, l’ont fait dans la dernière année et c’est tout à leur honneur. « Au cours de leur visite, ils ont d’ailleurs tous été très impressionnés de voir nos élèves interagir avec eux couramment en français, a ajouté M. Ortona. Nos portes sont toujours ouvertes à d’autres visites comme celles-là, et cela inclut M. Roberge. »

« À la CSEM, nous adoptons la langue française, a poursuivi M. Ortona. Nous voulons que tous les élèves qui obtiennent leur diplôme maîtrisent parfaitement les deux langues officielles. Nombre de nos diplômés poursuivent leurs études en français au cégep et à l’université. M. Roberge et la CAQ doivent cesser de présenter la communauté anglophone comme un noyau unilingue qui refuse d’apprendre le français. Rappelons que le système public anglophone a adopté un solide programme d'immersion française dans les années 60, soit 15 ans avant l'adoption de la Loi 101. J'ai moi-même suivi ce programme et je suis aujourd'hui un avocat qui exerce principalement en français. Si M. Roberge croit qu'il peut attaquer notre communauté et nos établissements d'enseignement avec des mensonges flagrants et des affirmations non fondées, il doit s'attendre à une réponse qui remettra les pendules à l'heure. M. Roberge aurait peut-être dû s'attaquer à des problèmes réels comme les taux d'alphabétisation, les taux de réussite et les taux de décrochage, plutôt que de nous imposer une législation inconstitutionnelle comme le projet de loi 40, qu'il a manifestement transposé dans ses fonctions actuelles. Si lui et ses collègues veulent savoir qui est responsable de l'état du français dans nos écoles, ils devraient commencer par se regarder dans un miroir. »

À propos de la Commission scolaire English-Montréal

Forte d’un effectif de plus de 35 000 élèves composé de jeunes et d’adultes, la Commission scolaire English-Montréal (CSEM) est la plus grande commission scolaire publique anglophone du Québec. Fondée le 1er juillet 1998 dans la foulée de la création des commissions scolaires linguistiques par le gouvernement du Québec, la Commission compte un réseau de 77 écoles et centres. Pour en savoir davantage, veuillez consulter le site Web de la CSEM à www.emsb.qc.ca.

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