Mon premier emploi rémunéré
Par Kenza Deschênes-Kherchi
Je m’appelle Kenza Deschênes-Kherchi, j’ai 31 ans et je vis avec le syndrome d’Asperger. J’habite à Saint-Lambert sur la Rive-Sud de Montréal. J’aimerais vous partager une expérience enrichissante que j’ai vécue l’été dernier lorsque j’ai décroché mon premier emploi rémunéré à la crèmerie Pinocchio de Jonquière.
Tout a commencé en juillet 2022 après avoir vu aux nouvelles qu’Anick Arsenault avait engagé un jeune autiste de 12 ans. Cette vignette m’a vraiment touchée. De passage au Saguenay, je suis allée à la crèmerie Pinocchio avec des amies. Lorsque j’ai rencontré la gérante, Anick Arsenault, je l’ai félicitée pour son inclusivité et son ouverture face à la différence. Elle m’a offert de travailler avec elle l’été suivant. J’ai tout de suite sauté sur l’occasion, ravie de pouvoir occuper un emploi rémunéré dans ma région préférée.
Le 4 juillet 2023, j’ai donc officiellement commencé à travailler à la crèmerie pendant six semaines. La première journée, j’étais tellement emballée d’avoir enfin un travail rémunéré. Je me sentais un peu nerveuse, mais c’est normal lorsqu’on entreprend quelque chose de nouveau. Mon horaire à la crèmerie était de 16 heures par semaine. Grâce à cette expérience, j’ai pu apprendre plusieurs nouvelles tâches dont tenir la caisse, chose que je n’aurais jamais cru possible il y a à peine quelques années. C’était vraiment agréable pour moi de servir la clientèle. J’étais toujours impatiente d’arriver au travail.
J’ai également appris à faire des barbotines (slushs), à organiser un bar à coupes glacées, à préparer des mélanges de coulis de chocolat et de la pâte à biscuits.
Les membres de l’équipe de la crèmerie étaient super sympathiques et ouverts à la différence. Je me souviens d’une fois où une employée a fait preuve d’une telle ouverture en offrant à un jeune homme avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) une petite expérience de travail à la crèmerie. Dans la vie, il faut des gens bienveillants qui sont réceptifs à la différence et qui donnent la chance à des personnes neurodivergentes de vivre des expériences susceptibles de rehausser leur estime personnelle.
Les clients aussi étaient gentils et ouverts face à la différence. Ils étaient heureux qu’Anick m’ait donné cette chance.
J’étais fière d’avoir un travail rémunéré et de contribuer à la société. Je me sentais normale. Grâce à mon expérience de travail à la crèmerie, j’ai confiance maintenant que je suis capable d’occuper un véritable emploi. Depuis le mois d’octobre, j’effectue un stage dans le cadre du programme de préparation à l’emploi du SEMO Montérégie comme étalagiste chez Pharmaprix à Saint- Lambert, à raison de 15 heures par semaine.
Kenza Deschênes-Kherchi, âgée de 31 ans, vit avec le syndrome d’Asperger. Elle habite à Saint-Lambert sur la Rive-Sud de Montréal.